Revenu d’une évacuation sanitaire en France, Cavaye Yeguie Djibril président de l’assemblée national du Cameroun depuis 28 ans, est compté parmi les passagers du vol air France AF900 invités par le ministre camerounais de la Santé Publique Manaouda Malachie, à se mettre en quarantaine pendant 14 jours et à limiter les contacts avec leurs proches parce qu’un nouveau cas confirmé du Coronavirus importé d’Europe, est arrivé au Cameroun dans le vol cité ci-dessus. Recommandation du ministre que ce dernier a banalisé et n’a pas respecté entrainant ainsi une polémique dans la classe politique camerounaise.
Le gouvernement camerounais a pris 13 mesures de riposte pour tenter de limiter la propagation du covid-19.
Il s'agit entre autres de la fermeture des frontières, des écoles, universités et débits de boisson. La note gouvernementale interdit également les rassemblements de plus de 50 personnes. Une disposition que cherche visiblement à violer Cavaye Yéguié Djibril, président de l’Assemblée Nationale.
«Nous disons que, quel que soit votre niveau de personnalité, les instructions se doivent d’être respectées. Et nous ne manquerons pas d’aviser en temps opportun», a averti le député SDF, Benilde Djeumeni. Et à Bienvenu Ndjip de rajouter : «Nous sommes arrivés en salle et puis la séance a été ouverte, mais, j’ose croire que tous ceux qui sont en charge de la sécurité ont pris toutes les dispositions pour que l’honorable Cavaye soit testé avant qu’il n’ait accès à la salle».
Du côté du parti au pouvoir, la réaction est toute autre : «Il est parti pour les soins, il est revenu, c’est également un grand plaisir. Je lui ai serré la main tout à l’heure, on n’a pas peur du Coronavirus, c’est un patriarche pour nous, donc, nous sommes très heureux», a jubilé Samuel Dieudonné Moth, élu RDPC.
Toute laisse à croire que certains pays africains n’ont pas encore pris la mesure du danger. Ou comme on a souvent l’habitude de voir dans de tels pays, une divinisation des responsables du parti au pouvoir. Cependant il serait important que l’OMS prennent des mesures pour sanctionner l’état du cameroun si certains suspects refusaient de se mettre en quarantaine a cause de leur position politique ou social. L’ONG Women International League for Peace and Freedom (WILPF), qui «condamne fortement ce comportement irresponsable qui est de nature à porter atteinte à la sécurité sanitaire des Camerounais», peut-on lire dans une déclaration faite ce mercredi 18 mars 2020.