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LA MARCHE DE ARBA'INE : LE TEMOIGNAGE INEDIT D'UN CONVERTI

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Oui j’ai marché. J’ai marché pour l’imam Hussein (as) de Najaf pour Kerbala. Une marche de 100 km dans le soleil de l’Irak avec pour seul objectif: CHERCHER L’AGREMENT D’ALLAH, en perpétuant une tradition vieille de plus de 1400 ans. En effet durant le mois de Safar les musulmans commencent la marche vers kerbala qui s’achève le 20 de ce mois appelé Arba’ine Imam Hussein. Le premier à le faire fut le compagnon du prophète Jabir ibn Abdellah ensuite Zenab bintou Imam Ali (as).
Dans cette marche angélique,  j’ai senti les pas de l’Imam du Temps parmi nous qui nous encourage de marcher et j’ai senti la présence de tous les prophètes avec nous et on a senti le parfum des anges qui battait leurs ailes autour des marcheurs de l’imam Hussein.
J’ai touché du doigt l’hospitalité du grand peuple irakien. Oui une hospitalité nulle pareille dans le monde malgré la pauvreté ambiante qui touche ce peuple, ils se battent pour accueillir et servir les visiteurs de l’imam Hussein (as). J’ai compris le pourquoi ce pays ou cette zone a été choisi comme lieu de l’évènement: Allah n’a-t-il pas dit dans la sourate 6 verset 124 « Allah sait mieux où placer Son message. » ?
A côté de ses irakiens, vous avez aussi des croyants venus de par le monde qui construisent des campements (Mowquib) où on y trouve des lieux de repos, des repas, des toilettes ambulantes etc. j’ai vu les campements des indiens, des iraniens, des pakistanais, des belges, des canadiens, des américains, des koweitiens et aussi des africains pour la plupart du Nigeria. Le Cameroun était aussi présent à travers ma modeste personne, le frère Osman et d’autres venus de l’Iran. C’est extraordinaire! Tout ce service est gratuit et pour la plupart on vous oblige avec sympathie a accepté le service au nom de l’imam Hussein. Je n’oublierai pas le Mawqib de Belgique au poteau 325 où j’ai trouvé des jeunes dévoué au service de l’imam Hussein qui m’ont permis de servir les marcheurs très tard dans la nuit. J’y ai passé la nuit à ce niveau et le matin j’ai pris la route. Oui la route vers l’objectif : l’imam HUSSEIN. Sur ma route, j’ai rencontré une forte delegation contuite par le grand savant jurisconsulte Marji Bashir Al-Najafi, ce vieillard octogénaire, marchait aussi malgré son rang social très élevé dans le clergé chiite et j’ai eu cette chance de l’embrasser et nous avons éclaté de pleurs. Oui pleurer c’est l’arme du croyant vers le rapprochement de la satisfaction divine.
D’importantes mesures de sécurité sont prises. Les policiers et les soldats sont partout, on voit des hélicoptères sillonner le ciel. A l’entrée de certaines villes, il y a des checkpoints. Un tel déploiement vise à dissuader les terroristes mais nous savons bien qu’il est impossible de garantir la sécurité vu le nombre de personnes qui affluent. Mais rien ne dissuade les millions de pèlerins de commémorer l’Arbaïne.  A un moment j’ai même souhaité le martyr dans cette marche. Oui car le martyr est éternel. Chaque fois que j’avais soif je pensais à la soif d’Ali Asgar; chaque fois que j’étais fatigué je pensais à la fatigue d’Abbas ibn Ali.
Oui j’ai marché! J’ai marché parce que la marche vers kerbala pour la visite de l’imam Hussein est une occasion de charger sa batterie. Vous savez le cœur de l’homme est une batterie spirituelle qui a cause des péchés se décharge progressivement et meilleur occasion de la rechercher c’est la visite de Arba’ine.
La marche de Arba’ine est la marche de l’islam, le chemin qui mène vers Allah. C’est le chemin de l’amour dessiné par le sang de l’Imam Al Hussein(as).  Dans cette marche, j’ai vu de mes yeux la piété, la bonté, la générosité et le sacrifice pour l’autre. J’ai eu honte de mes actes. J’ai pleuré!  J’ai compris le vrai sens du sacrifice de Hussein (as). J’ai compris la difficulté de Zenab (as). Oui c’est une école.
La particularité et la beauté de la visite de Arba’ine est la présence des centaines de cortèges. Chaque cortège porte des banderoles avec le nom de sa ville ou de sa région. L’un des plus importants en Irak arrive de Bassora [deuxième ville du pays, située à l’extrême sud et majoritairement chiite], mais j’en ai vu qui sont venus de Qom en Iran, du Bahreïn, de France, de l’inde, du pakistan et même du Qatar sans oublié le grand cortège venue de Médine la ville du prophète avec des centaines de jeunes saoudiens criant LABAYKA YA HUSSEIN! LABAYKA YA RASSOULULLAH!. Les pèlerins entonnent des chants chiites qui évoquent le martyr d’Husseïn. Il y a aussi des mises en scène pour rappeler les membres de sa famille qui ont été faits prisonniers et dont une partie ont également péri après la bataille de Kerbala, comme sa sœur Zeinab ou sa fille Rokaya.
Oui j’ai marché pour l’imam Hussein, car il est le bateau de sauvetage et l’intercesseur de la communauté de son grand père Mouhamad (saw).  Oui j’ai assisté à ce grand rassemblement humain unique au monde donc la plupart des medias occidentaux et arabes n’en parle pas.
Oui j’ai marché et je marcherai l’année prochaine et durant le restant de ma vie car c’est ça l’islam.

Le saint Prophète Muhammad est avec le message et l’imam Hussein a travers son sang a éternisé le message.

 

Auteur: Ali Bernard Changam, écrivain camerounais

Ali Bernard Changam est un journaliste écrivain camerounais né de famille chrétienne et converti à l'islam en 1996. Il a également une formation religieuse islamique ce qui fait de lui un theologien musulman. Il est un exemple pour les convertis musulmans en général et chiites en particulier. Il a écrit plusieurs articles et livres sur l'islam.